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Manuel Reman, Président de la maison Krug

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Lorsqu'on m'a proposé un entretien avec Manuel Reman, le nouveau président de Krug depuis le 1er avril, j'avais pensé tout sauf que j'avais affaire à une vraie personne. Biaisé ? Peut-être, le fait est que je pensais que le registre et le scénario de l'entretien seraient décidés a priori par la société, ce qui se produit presque automatiquement lorsqu'on a affaire à des groupes de ce type.

Eh bien, j'avais tort.
Complice, peut-être, du retard avec lequel je suis arrivé, embarrassé, à notre rendez-vous, dès les premiers instants de notre contact visuel, je me suis retrouvé face à une personne réelle dont les yeux cristallins et liquides semblaient devenir plus transparents lorsqu'ils étaient pincés, avec mes questions, par les émotions.

Il pourrait venir de la lune Manuel Reman et au contraire, il est humain dans le sens le plus exquis du terme.

Fils d'une mère française et d'un "père indien autodidacte", il a grandi en Normandie, "loin des vignobles mais près de la nature", avec sa grand-mère, "l'une des meilleures personnes que j'aie jamais rencontrées". Quand j'étais enfant, confie-t-il, je passais des vacances dans sa ferme : eh bien, même à l'époque, comme maintenant qu'il a 96 ans, j'étais enchanté par son adhésion directe et totale au monde naturel, dont ses mots peu nombreux, mesurés mais très pertinents étaient la représentation exacte.

D'elle, Manuel a dû emprunter l'éclat intrinsèque, me dis-je ; de son père, "qui travaillait toutes les nuits pour pouvoir se payer des études de médecine en France", la détermination ainsi que la première des formes de gratitude : celle envers soi-même.

Curieusement, la générosité, la luminosité et la résolution, ainsi qu'un désir irrésistible et démesuré de plaire, sont également les caractéristiques saillantes de la nouvelle Grande Cuvée 170ème Édition de Krug, une combinaison mercurielle de complexité et d'immédiateté, de grandeur et de simplicité. Mais l'association, ou plutôt l'identification entre l'individuel et l'universel, le privé et le public, se poursuit également à un autre niveau car "entre la Maison et moi, explique Reman, il y a toujours eu une grande affinité. Krug est, en fait, une petite entreprise, composée de quelques éléments seulement et de rares projets marketing soigneusement sélectionnés qui imposent la simplicité dans les relations ainsi que l'absence de toute superstructure..... C'est tout à fait réel", insiste-t-il, comme pour m'enlever les mots de la bouche.


La vraisemblance entre l'homme et son entreprise est cependant frappante, et devient très claire après un rapide coup d'œil sur son parcours.

Manuel Reman a en effet occupé toutes les fonctions possibles chez Moët Hennessy au cours des 18 dernières années : de chef de projets spéciaux à ses débuts à contrôleur financier chez LVMH Holding en 2010, avant de revenir au champagne et de diriger, chez Moët & Chandon, Dom Pérignon, Mercier et Ruinart, une équipe de 450 personnes impliquées dans toutes les opérations pratiques, de la mise en bouteille à l'étiquetage. Puis, après un passage à Barcelone en tant que directeur général de Moët Hennessy Iberia, il revient en France pour devenir président de Moët Hennessy Champagne Services (MHCS) : il travaille cette fois au contact des vignerons et coordonne toutes les stratégies d'achat de raisin pour assurer la cohérence entre les Maisons. Autre atout, et non des moindres, Reman est également depuis 2020 le représentant des Maisons de Champagne LVMH au Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC), où il s'attache à servir non seulement les intérêts du groupe, mais ceux de l'appellation dans son ensemble.

Quant à l'état des lieux de Krug, aujourd'hui, la Maison vient de présenter au monde la 170ème édition de sa Grande Cuvée et l'a fait, comme à son habitude, en l'associant à un morceau musical qui, toujours selon Reman, " rend accessible la codification complexe de la Grande Cuvée à travers le langage universel de la musique ".

La musique de Krug Grande Cuvée 170ème Édition

A l'écoute, on est frappé par les battements tintinnabulants d'un triangle en séquence, qui s'articulent ensuite dans une fugue de violons, dans une montée du hautbois et dans un jeu de flûtes, voire dans l'ancrage, nouveau car je ne me souviens pas l'avoir entendu dans les échos du 169e ou même du 168e, d'une basse précise et vibrante : une pulsation rapide, presque tentée par des réminiscences techno sous une couverture de voix d'alto blanches et chaudes.

Le haut et le bas, en somme, se rejoignent avec un magnétisme troublant dans cette Grande Cuvée 170ème Édition où, dans la mosaïque des 195 vins utilisés - 12 millésimes, de 1998 à 2014, qui constitue la base (à 55%) - le 2013 a été utilisé précisément pour insuffler structure et substrat à une matière qui, sinon, aurait été bien trop aérienne compte tenu des pertes considérables subies sur le Pinot noir, précisément en 2014.