La maison de famille du 16, rue Jules Lobet à Aÿ résonne encore de la présence de Madame Bollinger. Dans l’élégante simplicité du lieu, dans la délicatesse de chaque détail, on retrouve son raffinement discret. De l’autre côté de la cour, le bâtiment des archives y sont précieusement entreposés photos anciennes, cahiers de comptes, menus aux accords surprenants… Madame Bollinger conservait tout, avec le plus grand soin. On atteint le jardin en traversant le musée des vieux outils : des pièces rares, de bois et de métal, témoignent d’une époque révolue. Sous les arbres vénérables est enfoui un secret la glacière où l’on conservait autrefois les provisions. Entre les hauts murs du jardin, les bruits du village semblent s’estomper : tout ici respire le calme et la beauté, le temps semble s’arrêter.
L'Esprit maison Bollinger
L'histoire de la Maison Bollinger débute par la rencontre de trois hommes : Athanase de Villermont, un soldat issu d'une noble famille ayant hérité d'un vignoble, Joseph Bollinger, un allemand qui cherche à travailler dans le commerce des vins de Champagne, et Paul Renaudin, un champenois passionné par le vin.
Depuis 1829, la Maison Bollinger élabore de grands champagnes au style puissant, raffiné et complexe. Des vins virtuoses, qui sont le fruit d’une exigence de tous les instants : l’à-peu-près n’a pas sa place chez Bollinger. Jusque dans les moindres détails, on y recherche en permanence une forme de perfection. Une indépendance d’esprit sans compromis, au service d’une distinction sans ostentation : cette élégance toute champenoise a conquis la Couronne d’Angleterre qui, depuis 1884, attribue à la Maison le très prestigieux Royal Warrant, marque des fournisseurs officiels de la Cour.
Le vignoble Bollinger, ce sont 179 hectares, en grande majorité en Grands et Premiers crus. Il est surtout planté de Pinot Noir, cépage exigeant dont l’intensité constitue la colonne vertébrale du style Bollinger. La continuité de ce style est assurée par une collection exceptionnelle de plus de 800 000 magnums de réserve : la Maison Bollinger est la seule à disposer d’une palette d’arômes d’une telle précision pour compléter ses assemblages. Les meilleurs crus bénéficient d’une vinification sous bois grâce au parc de 4000 petits tonneaux anciens : un engagement de qualité extrême. La Maison accorde à ses vins un temps de vieillissement plus de deux fois supérieur aux règles de l’appellation. Non par coquetterie, mais parce qu’un grand vin doit s’offrir le luxe du temps pour exprimer sa personnalité.
Parce que la qualité commence dans la précision du geste, à chaque étape de l’élaboration des vins Bollinger correspond un tour de main spécifique. Transmis et perfectionnés de génération en génération depuis bientôt deux siècles, ces secrets de fabrication sont l’une des plus grandes richesses de la Maison. Chez Bollinger, on ne cède jamais à la facilité : là où les techniques ancestrales sont le gage d’une meilleure qualité, on fait le choix exigeant de les préserver. Remuage des bouteilles à la main, bouchage liège des magnums de réserve et cuvées millésimées, tonnelier à demeure… la Maison perpétue des techniques rares et des métiers précieux. Elle est la première Maison de Champagne à obtenir le réputé label Entreprise du Patrimoine Vivant, qui distingue les savoir-faire artisanaux d’excellence.
Bollinger possède un vignoble constitué de vignes des divers crus, les grands crus de la Montagne de Reims bien entendu, mais aussi des beaux terroirs de la Vallée de la Marne.
La Grande Année 1996 a été assurément un millésime qui a fait date dans les grandes heures de la maison de champagne Bollinger, car toutes les qualités du champagne Bollinger sont ici magnifiées !
La Grandeur de la Maison de Champagne Bollinger
Avec beaucoup de bon sens, Madame Bollinger a su fédérer autour d’elle les membres de la famille les plus aptes à prendre sa suite. C’est d’abord à Claude d’Hautefeuille, époux de sa nièce, qu’elle enseigne les rouages de la Maison. Devenu Directeur en 1950, il impulse une ambitieuse modernisation, tout en maintenant intactes les exigences de qualité de Bollinger. Madame Bollinger lui confie la Présidence en 1971, restant très présente jusqu’à son décès six ans plus tard. Christian Bizot, neveu de Madame Bollinger, succède à Claude en 1978. Grand voyageur, il part comme sa « tante Lily » avant lui à la rencontre des sommeliers, restaurateurs, cavistes pour leur faire découvrir les vins de la Maison. Grand Président, il est connu pour son franc-parler et sa liberté de ton.
Progresser sans jamais trahir l’esprit.
Celui qui prend en 1994 la tête de la Maison n’est autre que l’arrière-arrière petit fils de Joseph Bollinger, son fondateur ! Après un début de carrière au Chili, Ghislain de Montgolfier poursuit le développement de la Maison en visant toujours l’excellence. Il continue de limiter volontairement les volumes produits afin de progresser sur la voie de la qualité, sans jamais trahir l’esprit Bollinger. Travailleur infatigable, Ghislain est aussi un concentré d’humour qui sait combiner à la rigueur scientifique l’enthousiasme de la conquête. En 2007, ses compétences techniques lui valent d’être élu à la tête du Conseil de l’Union des Maisons de Champagne et à la co-présidence du Comité interprofessionnel du vin de Champagne.
La maison aujourd'hui et demain.
En 2008 est nommé une nouveau Président, qui n’est pas membre de la famille. Il s’agit de Jérôme Philipon, un Champenois au parcours impressionnant, venu de grands groupes industriels. C’est la première fois dans l’histoire de Bollinger que les destinées de la Maison sont confiées à une personne extérieure à la famille. Avec elle, Jérôme Philipon poursuit le développement de Champagne Bollinger et garantit la continuité des principes et valeurs de la Maison. En 2017, Charles-Armand de Belenet devient Directeur Général de Champagne Bollinger.
Avec lui, la Maison continue de préserver son savoir-faire artisanal tout en intégrant le meilleur des technologies innovantes, afin de poursuivre, à l’avenir, le développement commercial et qualitatif de la marque.
La maison Bollinger, farouchement indépendante et aussi britannique que James Bond, a traversé les siècles. Fondée en 1829, elle est l'une des rares maisons de champagne encore familiales. C'est sûrement en partie parce que ses vignes couvrent les deux tiers de ses besoins.
Grâce à son nom à consonance anglaise et ses liens avec la royauté - Bollinger est fournisseur officiel de la Couronne depuis l'époque de la reine Victoria -, le champagne Bollinger a été adopté par la haute société anglaise. Il coule dans les veines de James Bond et il coulait à flots dans l'Oxford d'Evelyn Waugh, qui a rebaptisé « Bollinger Club» le Bullingdon Club dans Grandeur et décadence. Plus récemment, « Sors le Bollin-ger» est devenu une formule classique du vendredi soir dans les milieux britanniques aisés.
Il est tentant d'imaginer un lord Bollinger qui, de retour de son Grand Tour, aurait fait halte en France et fondé une Maison pour approvisionner ses amis restés en Angleterre. Il est clair que le raffinement de la Maison a séduit les Anglais : avant la Seconde Guerre mondiale, ils buvaient 85 % du volume total vendu. Toutefois, la Maison a des origines allemandes, comme la famille royale britannique.
Né dans le duché de Wurtemberg, Joseph Bollinger travaille d'abord comme vendeur pour Athanase de Villermont, un aristocrate qui emploie par ailleurs le Champenois Paul-Joseph Renaudin. La famille de Villermont vit à Aÿ depuis le XVe siècle et possède 11 hectares de vignes à Aÿ et Cuis. De Villermont décide de créer son propre champagne mais, comme il ne veut pas mettre son nom sur les étiquettes - trouvant peut-être cela vulgaire -, il fonde en 1829 la Maison Renaudin-Bollinger & Cie.
Après sa mort, trois ans plus tard, Bollinger ne tarde pas à agrandir le vignoble : il achète une troisième vigne, à Verzenay. En 1837, il épouse la fille de Villermont, Louise-Charlotte. Renaudin meurt sans héritier en 1854, mais son nom restera sur les étiquettes pendant plus d'un siècle. Joseph Bollinger et Louise-Charlotte se retrouvent seuls aux commandes. Aujourd'hui encore, la Maison appartient à leurs descendants. Tenir tête aux membres de la famille actionnaires de la société et à distance les grands groupes prêts à l'absorber ne doit pas avoir été facile. Mais les 165 hectares de vignes de la Maison - dont 85 % classés «grand cru» ou «premier cru» - ont dû l'aider à traverser les moments difficiles.
Quoi qu'il en soit, la Maison tient beaucoup à son caractère familial comme le précise son site Web : « Depuis cinq générations [...], ce sont les descendants de Joseph et Louise-Charlotte Bollinger qui prennent soin de la Maison [...]. Pas de représentants d'actionnaires étrangers au vignoble : Bollinger est l'une des dernières Maisons familiales de la Champagne [... La famille, comme un luxe suprême...»
En 1858, la Maison ouvre un bureau à Londres qui sera ensuite absorbé par l'importateur de vins Ludwig Mentzen-dorff. Quarante ans plus tard, ce dernier, racheté par Bollinger, effectue 96 % des ventes réalisées outre-Manche, dont 89 % à destination du Royaume-Uni et 7 % à destination des colonies de l'Empire britannique. Aux parties de chasse victoriennes puis édouardiennes, on dit juste « le garçon » pour faire référence au Bollinger, car un jeune garçon chevauchant un poney chargé de Bollinger suit les chasseurs pour leur permettre d'étancher leur soif. De nos jours, le Royaume-Uni n'absorbe plus qu'un dixième des ventes.
En 1911, Bollinger lance pour le Royaume-Uni sa Special Cuvée, et ce vin de caractère, riche en arômes mais brut, devient emblématique du style de la Maison. Il se compose aujourd'hui à 60 % de pinot noir, à 25 % de chardonnay et à 15 % de meunier, la moitié des vins fermentant en fût de chêne de manière que ce bois aromatise légèrement l'assemblage final. La maturation sur lies de cette cuvée dure au moins trois ans, et un dixième est constitué de vins de réserve ayant jusqu'à 15 ans d'âge.
Après la mort de Jacques Bollinger en pleine Seconde Guerre mondiale, son épouse écossaise, Lilly, reprend le flambeau. Véritable matriarche de la trempe de la veuve Clicquot, elle relance l'affaire et innove en 1961 en sortant le Bollinger R.D. (« Récemment Dégorgé») qui, en tant qu'expression d'un millésime, montre ce que dix ans de vieillissement sur lies peuvent donner.
Son neveu, Christian Bizot, participe à la négociation de l'accord conclu avec le producteur des James Bond, Cubby Broccoli, pour que l'agent 007 adopte le Bollinger. Vient ensuite Absolument fabuleux, une série télévisée britannique très populaire, dans laquelle la dipsomane Patsy Stone (Joanna Lumley) mêle vodka et Bollinger. «Le dernier moustique qui m'a piquée, marmonne-t-elle, a fini au Betty 'Ford Center [clinique de désintoxication]». Bien qu'on ait craint, chez Bollinger, que la marque en pâtisse, il semblerait que toute publicité soit bonne à prendre puisque les ventes ont continué de grimper.
Quels sont les meilleurs champagnes ?
Bollinger fait partie des meilleures maisons de Champagne, avec sont un assemblage de 3 cépages : le Pinot Noir, le Pinot Meunier et le Chardonnay. Elles proviennent des meilleurs crus de la Champagne Bollinger et sont vinifiées en fûts de chêne.
Qui boit du bollinger ?
Depuis 1956, année de parution du roman d'Ian Fleming Les diamants sont éternels, James Bond boit du Bollinger.
En 1884, il devient le premier champagne officiel de la couronne d’Angleterre. Edouard VII l’adorait, il l’aurait même surnommé son « Bolly chéri« . James Bond se met au Bollinger en 1973, sous les traits de Roger Moore, dans Vivre et Laisser Mourir. Peinard, le type commande une bouteille de Bollinger dans sa chambre d’hôtel
Mais pourquoi Bollinger ?
Le film James Bond, combien la marque de champagne dépense-t-elle en argent sur chaque production pour cette splendide opération marketing ? Clément Ganier, directeur marketing de la marque, répond à cette question :
Pas un centime , Il n’y a aucun argent qui circule. Il n’y a même pas de contrat. En 1973, l’équipe cherchait des bouteilles de champagne pour le tournage. Ils ont demandé à Moët de les fournir, mais ces derniers ont refusé. Christian Bizot, président de la Maison Bollinger à l’époque, a alors proposé son aide. Nous avons envoyé des bouteilles pour le tournage et pour l’avant-première. Le producteur, Albert R Broccoli, a demandé s’il pouvait citer la marque dans le film. De là est né un accord de « gentlemen » ».