Au-delà des comédies, le cinéma d'auteur français a également exploité le champagne comme un puissant marqueur social. Des réalisateurs comme Jean Renoir, Marcel Carné et Julien Duvivier ont utilisé le champagne pour illustrer les différences de classe et les tensions sociales de l'époque.
Dans "Gueule d'amour" (1937) de Jean Grémillon, avec Jean Gabin, le champagne prend une dimension plus complexe. Il n'est plus simplement synonyme de légèreté et de joie, mais acquiert un arrière-goût amer, symbolisant la corruption et les illusions perdues. La marque Saint Marceaux apparaît dans le film, notamment sur une affiche publicitaire, intégrant ainsi le champagne à la trame narrative et au décor urbain.
Le cinéma français de cette période, notamment à travers des œuvres comme "La Grande Illusion" (1937) de Jean Renoir ou "Le Quai des brumes" (1938) de Marcel Carné, utilise le champagne pour souligner les contrastes sociaux. Dans ces films, la présence ou l'absence de champagne peut indiquer le statut social des personnages et les dynamiques de pouvoir en jeu.
Il est intéressant de noter que le champagne est souvent associé aux personnages féminins, particulièrement aux demi-mondaines ou aux femmes de la haute société. Cette association renforce l'image du champagne comme symbole de luxe et de séduction, tout en reflétant certains stéréotypes de l'époque.
Le cinéma français a ainsi contribué à façonner et à perpétuer l'image du champagne comme boisson d'exception. Des maisons prestigieuses comme Veuve Clicquot, Moët & Chandon ou Taittinger ont vu leur notoriété renforcée par leurs apparitions à l'écran. Cependant, le champagne n'est pas réservé qu'aux élites dans le cinéma français. Certains films, comme "Le Rembrandt de Verrière" (1981), montrent sa consommation dans des milieux plus modestes, reflétant son ancrage dans la culture française à tous les niveaux de la société.
Ainsi, le champagne français au cinéma transcende son rôle de simple accessoire pour devenir un véritable élément narratif et symbolique. Il incarne l'effervescence de la Belle Époque, les contrastes sociaux, et continue d'être une source d'inspiration pour les cinéastes, perpétuant son statut de boisson mythique dans l'imaginaire collectif français et international.