Depuis six ans, les meilleurs pieds des parcelles de 1940 forment la cohorte des sélections massales du domaine que l’on multiplie à ce jour à partir d’une trentaine de lignées originelles : « C’est la condition de l’avenir de notre vignoble, sans quoi nous complantons avec nos massales. » Des arbres fruitiers en bordure de vignes redéssinent le paysage, pommes à cidre et à croquer, pêches de vigne, tilleuls et érables, haies mellifères, thym, romarin et lavande résonnent du chant des oiseaux et du bourdonnement des abeilles. On y ajoute des essences locales, charmes, cornouillers rouges, des rosiers ‘La Marne’, de la sauge. Un hôtel à insectes abrite des « abeilles solitaires », des papillons, des araignées, des perce-oreilles, des escargots, des coccinelles : « L’hiver l’hôtel est complet ! » Des nichoirs logent gratis mésanges, merles et rouges-gorges.
Les fruits des nourritures terrestres de la famille De Sousa arrivent au chai d’Avize pour une pressée de quatre heures dans deux Coquard réglés comme des pendules. À peine
4 grammes de SO2 à la maie et la musique de Mozart accompagne les fermentations alcooliques et malolactiques, ni filtration ni collage. Les dix mois d’élevage se déroulent en barriques de 228 litres, parfois un léger bâtonnage intervient – « Le plus dur, c’est savoir ne rien faire. » Un œuf en bois de 22 hectos accueille la cuvée 3A, Mycorhize s’élève en foudre, Caudalies non millésimée en cuve acier émaillé, Caudalies Les Pierres Vaudons 2012 et Caudalies Les Chétillons 2012, les deux premières cuvées parcellaires du domaine, séjournent dans le chêne. Une cristallisation de quartz « rétablit la polarité positive des courants telluriques dans la cave et fait monter le taux vibratoire du lieu, délivre un message antioxydant et vient prolonger les effets de la silice organique utilisée dans les préparats biodynamiques ». La terre et le ciel s’unissent ici. Et ainsi tourne rond le monde des De Sousa… / JEAN-LUC BARDE